Nouveau-Brunswick : une province figée dans le temps
Une histoire orale racontée par les administrateurs de la clinique d’avortement de 1992 à aujourd’hui (juillet 2014)
Par Kathleen D. King, traduit par Anik Pettigrew
Résumé : L’accès à l’avortement s’est nettement amélioré dans l’ensemble du Canada depuis sa décriminalisation en 1988, mais le Nouveau-Brunswick (NB) n’a pas emboîté le pas. Même avec la fondation de la clinique Morgentaler en 1994, l’accès à l’avortement est demeuré limité. L’article examine, à partir de témoignages recueillis, la vie de trois administrateurs de la clinique, de sa fondation à aujourd’hui. Les groupes pro-choix ont multiplié les efforts pour améliorer l’accès à l’avortement au NB. Toutefois, en raison des réactions conservatrices des médias, des politiciens et du milieu médical, il n’y a pas eu de progrès, selon les administrateurs de la clinique.
Note de l’auteur : Même si l’article se penche particulièrement sur le NB, il faut noter que les résidents de l’Île-du-Prince-Édouard mènent une lutte semblable. Eux aussi doivent s’en remettre aux ressources de la clinique pour obtenir un avortement accessible et sécuritaire.
Bio de l’auteur : Kathleen D. King est diplômée du programme spécialisé en Histoire de la St-Thomas University. Cette recherche faisait partie d’un séminaire universitaire qui portait sur les histoires orales. Celle-ci s’appuie sur des témoignages de vie, au lieu d’utiliser des sources écrites, afin de connaître les liens que les gens font avec les évènements de leurs vies et le sujet traité. L’article de Mme King, qui reflète le point de vue d’une historienne féministe, porte sur la vie de trois administrateurs de la clinique d’avortement Morgentaler à Frédéricton, et sur les évènements qui ont mené à la fondation de la clinique, puis à sa fermeture. Il parle aussi de l’opposition que la clinique a rencontrée dans les vingt dernières années lorsqu’elle tentait de rendre les avortements accessibles et de les faire payer par la province du NB. Enfin, l’article examine les raisons données par les administrateurs de la clinique pour expliquer pourquoi au NB, en particulier, la tension politique monte quand il s’agit d’accès à l’avortement.
Note de l’éditeur : L’article est disponible seulement en anglais.